Comparaison des couleurs obtenues par teinture végétale avec des orties et des orties sèches.
L’ortie, Urtica dioica, est une plante herbacée vivace très répandue sous nos latitudes. Elle pousse du printemps à l’automne dans les haies, les fossés, les terrains vagues ou les bois frais. Pour la cueillir, il est préférable de porter des gants afin d’éviter de se faire piquer.
L’ortie contient des vitamines, des acides, mais surtout des tanins qui seront intéressants lors du mordançage au fer notamment. J’ai donc décidé de procéder à deux expériences en parallèle, une teinture aux orties que j’ai ramassées puis séchées il y a un peu moins d’un an et une teinture aux orties fraîchement ramassées.
De plus, j’ai essayé un nouveau procédé de teinture, plus rapide, mais qui nécessite de chauffer tout au long du procédé.
Les ingrédients :
orties sèches
orties fraîches
eau
vinaigre blanc
bicarbonate de soude
alun
sulfate de fer
Le matériel :
une casserole
deux pots en verre avec leurs couvercles
deux cuillères en bois
coupons de tissus à teindre
un tamis
plusieurs pots en verre pour faire les filtrations et les bains en post mordançage
une grande cuillère
une plaque de cuisson
des ciseaux
La marche à suivre :
Ramasser des orties fraîches, les feuilles et les tiges. Préparer à côté, les orties sèches pour le second bain.
Réduire les orties fraîchement cueillies en morceaux en les coupant avec les ciseaux afin de faciliter l’extraction des pigments dans un des pots en verre avec couvercle. Faire de même avec les orties sèches, en les réduisant en morceaux à la main dans le second pot en verre.
Compléter alors les pots en verre avec de l’eau afin d’immerger les feuilles.
Placer les pots dans la casserole et remplir cette casserole d’eau pour former un bain-marie.
Poser les couvercles sur les pots dans la casserole, sans les visser !
Disposer la casserole sur la plaque de cuisson et porter le bain-marie à ébullition pendant une heure. Il faut que de petites bulles remontent à la surface dans les pots afin d’être sûr que la décoction a bien lieu.
En attendant, découper les coupons de tissu à teindre. Ici, j’ai utilisé du coton et du lin.
Après une heure de cuisson, placer les coupons préalablement humidifiés dans les bains de teinture et homogénéiser à l’aide des spatules en bois.
Remettre les décoctions à chauffer dans le bain-marie pour une deuxième heure.
Après une heure de cuisson, couper le feu et sortir les coupons colorés des bains de teinture.
Sur un couvercle en plastique plat, noter au marqueur effaçable les deux types d’orties, fraîches ou sèches, en haut du couvercle horizontalement. Puis noter à gauche du couvercle, verticalement, les mordant ou modificateurs de pH à ajouter.
Etaler un coupon en lin et un en coton à la croisée de chaque ligne/colonne sur le couvercle.
Préparer les solutions de mordants (soja, alun et fer) et modificateurs de pH (vinaigre blanc et bicarbonate de soude) en les diluant dans de l’eau chaude.
A l’aide d’une pipette, déposer quelques gouttes de chaque solution sur les coupons correspondants.
Laisser sécher les coupons à l’air libre au moins 24 heures.
Agrafer les coupons dans votre nuancier.
Les résultats sont très similaires en termes de teinture comme d'aquarelle : la fraicheur des feuilles d'ortie n'ont pas une grande influence sur le coloration des coupons. On remarque tout de même que le coupons mordancé à l'alun et coloré avec des orties sèches donne un jaune verdâtre plus intense que son homologue teint aux orties fraiches.
Comments